Comprendre et soulager la douleur
L’information présente dans cet article vise a soutenir et non à remplacer la relation entre patients et médecins. Ne faites pas abstraction de vos douleurs. Consultez votre médecin pour poser un diagnostic.
Vous est-il déjà arrivé qu’un professionnel de santé vous demande d’évaluer votre douleur sur une échelle de 1 à 10 ? Si vos soignants vous posent cette question c’est que la douleur est avant tout un ressenti. En effet, selon l’association internationale pour l’étude de la douleur (AISP), « la douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée, ou ressemblant, à celle liée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle»1. Par ailleurs, elle ajoute que la douleur est une expérience individuelle apprise au cours de la vie et qu’elle dépend de multiples facteurs : la douleur est un phénomène complexe et subjectif. C’est pourquoi deux personnes ayant vécu la même opération n’éprouveront pas le même niveau de douleur postopératoire. Dans tous les cas, les douleurs sont légitimes, méritent d’être entendues et soignées.
Comprendre la douleur
Le mécanisme de la douleur aiguë
Bien que la douleur soit complexe et subjective, je pense que l’expérience du petit doigt de pied qui rencontre malencontreusement un bord de porte saura vous parler – D’ailleurs, avez-vous ressenti quelque chose en lisant cette ligne ? – Ce simple exemple permet d’illustrer les étapes du mécanisme de la douleur aiguë :
- Détection du signal: notre corps est équipé de récepteurs sensoriels spécialisés, appelés nocicepteurs. Ils réagissent aux stimuli intenses (chocs thermiques, mécaniques ou chimiques) en déclenchant un signal d’alarme.
Ex.: Votre petit doigt de pied heurte un objet qui n’aurait pas du se trouver sur sa trajectoire. - Réflexe de protection : l’information transmise par les nocicepteurs est d’abord relayée à la moelle épinière. Cela active une réponse immédiate et automatique. Ce réflexe survient avant même que la douleur ne soit perçue consciemment.
Ex.: Vous retirez votre pied. - Transmission au cerveau et perception de la douleur : l’information nerveuse chemine jusqu’au cerveau, où elle est analysée et interprétée. C’est à ce moment que la douleur aiguë est réellement ressentie. Notre corps enclenche des mécanismes adaptatifs visant à moduler la douleur.
Ex.: Vous ressentez la douleur aiguë liée au choc et celle ci commence à s’apaiser progressivement.
Cette sensation est temporaire et disparaît lorsque la cause est résolue. La douleur joue un rôle d’alerte et est essentielle pour protéger l’organisme.
Les douleurs chroniques
Si les douleurs aiguës disparaissent rapidement, d’autres douleurs s’installent durablement dans nos vies. Lorsqu’une douleur persiste plus de trois mois, qu’aucun traitement ne la soulage et qu’elle dégrade notre qualité de vie, elle est appelée douleur chronique. Elle ne représente plus un signal d’alarme pour protéger le corps mais une maladie en soi. Il existe trois types de douleurs chroniques2 :
- Douleurs nociceptives : elles sont d’origine inflammatoire ou mécanique. Les tissus affectés libèrent des substances chimiques qui sensibilisent les récepteurs sensoriels. Il y a une sensation constante de douleur : le circuit de la douleur est hyper actif.
Ex.: lombalgies, endométriose, arthrose, polyarthrite rhumatoïde, tendinites… - Douleurs neuropathies : elles surviennent suite à une blessure nerveuse, une infection ou certaines maladies. Le système nerveux est endommagé : la transmission de l’information d’alarme au cerveau est défaillante.
Ex.: névralgie du trijumeau, neuropathie diabétique, membres fantômes, sclérose en plaque, zona… - Douleurs nociplastiques : elles résultent d’un dysfonctionnement du système nerveux central, où le cerveau et la moelle épinière traitent de manière erronée les signaux de douleur. Il n’y a pas de lésion ou d’inflammation évidente. Les mécanismes à l’origine de ce type de douleurs sont encore mal connu.
Ex.: fibromyalgie, céphalées de tension, syndrome de l’intestin irritable…
Lorsqu’une douleur chronique s’installe, notre vie se retrouve chamboulée. L’apparition d’une telle souffrance dépasse le corps et investi toutes les dimensions de notre vie : professionnel, social, mental. Il s’agit alors d’identifier les enjeux existentiels qui se présentent à nous pour commencer à cohabiter avec cette douleur.
Les enjeux existentiels de la douleur
Souffrir de douleurs chroniques ce n’est pas seulement avoir une maladie, mais c’est voir tout son horizon d’existence envahi. Notre corps à travers des sensations douloureuses peut nous plonger dans une « souffrance globale » où se rencontrent les dimensions physiques, psychiques, sociales et spirituelles selon Cicely Saunders3. Des enjeux existentiels se présenter tels que:
- Confrontation à la vulnérabilité : la douleur nous rappelle nos limites physiques, psychologiques et temporelle, suscitant un sentiment de fragilité.
- Perte de contrôle : la sensation que la douleur domine notre vie quotidienne peut altérer l’image de soi et la confiance en nos capacités.
- Isolement social : la douleur, difficile à communiquer, peut entraîner un sentiment de solitude ou d’incompréhension.
- Crise de l’identité : la douleur nous sépare de ce que nous étions, elle nous questionne sur ce que nous sommes et ce qui nous constitue.
Ces dimensions complexifient la prise en charge de la douleur et renforcent l’importance d’outils holistique, comme la sophrologie, pour apprendre à soulager et mieux vivre avec la douleur.
Soulager la douleur grâce à la sophrologie
La sophrologie se révèle être une alliée précieuse pour apprendre à atténuer la douleur., qu’elle soit aiguë ou chronique. En tant que méthode psychocorporelle, elle offre des outils pratiques pour apaiser les sensations douloureuses, mieux gérer leurs répercussions émotionnelles et retrouver un équilibre global. Contrairement à une simple gestion physique, la sophrologie agit sur l’ensemble de l’être en mobilisant les ressources internes pour calmer la douleur et améliorer la qualité de vie.
Apaiser le corps grâce à la relaxation
Les techniques de relaxation dynamique, centrales en sophrologie, aident à relâcher les tensions corporelles souvent associées à la douleur. En détendant les muscles et en activant le système nerveux parasympathique, ces exercices réduisent les signaux de stress amplifiant les perceptions douloureuses.
Moduler la perception de la douleur avec la respiration
La respiration joue un rôle clé dans la gestion des sensations douloureuses. En sophrologie, des techniques de respiration abdominale profonde permettent de réduire les tensions et d’interrompre les cercles vicieux entre douleur et anxiété. Cela aide à calmer la douleur en modifiant la manière dont le cerveau interprète les signaux envoyés par le corps.
Mobiliser les ressources mentales avec la visualisation positive
La visualisation positive consiste à utiliser des images mentales apaisantes ou stimulantes pour détourner l’attention de la douleur et activer des sensations de bien-être. Le cerveau, influencé par ces projections, peut réduire l’intensité perçue de la douleur.
Renforcer la résilience émotionnelle
Vivre avec la douleur peut générer des émotions négatives, comme la frustration ou la tristesse. La sophrologie aide à les accueillir sans jugement et à les transformer en attitudes plus positives. Cela permet de mieux cohabiter avec la douleur et de reprendre le contrôle sur sa vie.
Se reconnecter à ses valeurs et à ses objectifs de vie
La sophrologie ne se limite pas à soulager la douleur physique : elle permet de redonner du sens et de l’espoir face à une situation difficile. En travaillant sur les valeurs personnelles et en redéfinissant des objectifs réalistes, elle aide à reconstruire un horizon d’existence malgré la douleur.
Références :
- IASP, Terminologie[en ligne] (consulté le 14/12/2024) ↩︎
- Lutter Contre La Douleur Île-de-France, Classification IASP [en ligne] (consulté le 15/12/2024) ↩︎
- Marin, C. et Zaccaï-Reyners, N. (2013). Souffrance et douleur. Autour de Paul Ricoeur. ↩︎

chloé migayrou
Je suis thérapeute, j’accompagne chacun et chacune à prendre confiance en soi pour aborder la vie plus sereinement. J’utilise principalement la sophrologie Caycédienne, la méditation, le tantra blanc ainsi que des techniques de respiration.
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